Des millions de personnes souhaitent arrêter de fumer. La motivation est un facteur essentiel pour réussir à se débarrasser de la cigarette, mais elle ne suffit pas. La stratégie de sevrage à choisir dépend du niveau de dépendance et du profil de chaque fumeur. Le point sur les solutions…
Quelles solutions pour arrêter de fumer ?
La majorité des fumeurs cessent sans aide. Cependant, en étant accompagné par un professionnel de santé, un fumeur a davantage de chances de réussir. C’est pourquoi la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise que « la prise en charge du sevrage tabagique comporte un accompagnement par un professionnel de santé, permettant un soutien psychologique, et un traitement médicamenteux si nécessaire ».
Les substituts nicotiniques
En traitement de première intention, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande des substituts nicotiniques pour soulager les symptômes de manque, réduire l’envie de fumer et prévenir les rechutes. Elle préconise d’associer des patchs et des formes orales de substituts.
La dépendance du fumeur est autant psychologique, en lien avec le geste et le moment choisi, que chimique, en rapport avec l’apport des substances psychoactives contenues dans le tabac.
De nombreuses substances sont présentes dans le tabac, responsables de dépendance. Les substituts nicotiniques répondent uniquement à la dépendance physique à la nicotine.
- Les patchs nicotiniques ou timbres à la nicotine : ils doivent être portés toute ou partie de la journée, pendant 16 heures ou 24 heures en fonction des patchs. Ils permettent de réduire la sensation de manque physique, à condition que la dose soit adaptée et le mode d'emploi bien respecté.
- Les formes orales : ces substituts se présentent sous la forme de gommes, de comprimés, de pastilles, d’inhalateurs ou de sprays buccaux. Ils sont à prendre lorsqu’une forte envie de fumer se fait ressentir.
Le professionnel de santé conseille l’association des patchs et d’une forme orale. La forme patch permet d’assurer un taux assez constant de nicotine dans le sang ; la prise orale, au coup par coup, permet d’assurer un effet « flush », qui correspond à l’effet « dose » recherchée par le fumeur dépendant physiquement.
En cas d’échec des substituts nicotiniques, pour les fumeurs fortement dépendants, il existe un traitement de seconde intention, qui repose sur la prise d’un traitement médicamenteux psychoactif et qui nécessite une prescription médicale dans le cadre d’un suivi par un professionnel de santé.
La prise de substituts nicotiniques peut entrainer des effets indésirables, comme des troubles digestifs et des insomnies.
De façon générale, le sevrage tabagique peut occasionner du stress, de l’irritabilité, des difficultés de concentration, des troubles du sommeil, une constipation, une prise de poids…
Aussi pour atténuer ces désagréments, il est conseillé de soigner son hygiène de vie :
- réfléchir aux situations appelant la cigarette (la pause sur le lieu du travail, la prise d’un café, le retour du travail, etc…) et mettre au point une stratégie d’évitement,
- pratiquer une activité physique régulière (du sport, de la marche, du jardinage…),
- se coucher tôt et respecter un rythme de sommeil régulier,
- éviter le café, l’alcool ou les boissons énergétiques,
- pour lutter contre l’éventuels problèmes de constipation, boire au moins 1,5 L d’eau par jour, si possible enrichie en magnésium (pour faciliter le transit) et consommer aliments riches en fibres (fruits, légumes, légumineuses, fruits secs…),
- pour maîtriser la prise de poids : l’arrêt du tabac est aussi l’opportunité de prendre de bonnes habitudes avec une alimentation variée et équilibrée. Pour retrouver un poids d’équilibre, privilégier les fruits et légumes de saison, légumes secs, féculents (complets quand c’est possible), poissons ou viandes blanches… Limiter les produits sucrés (sodas, confiseries…), salés (chips…), gras (charcuterie…) ou ultra-transformés (qui contiennent des graisses et des sucres cachés).
Des méthodes alternatives et complémentaires plébiscitées
Utilisées seules ou en accompagnement d’un traitement de sevrage tabagique conventionnel, de nombreuses personnes ont recours à des méthodes alternatives comme l’acupuncture ou l’hypnose.
L’hypnose
Au cours d’une séance dédiée, le thérapeute induit un état de transe hypnotique chez son patient, usant de techniques de relaxation, d’hyperconscience, de suggestion le plus généralement soutenues par la parole. La thérapie par l’hypnose permet d’agir sur tous les volets psycho-émotionnels autour du geste et de la dépendance.
L’acupuncture
Issue de la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture consiste à poser des aiguilles très fines au niveau de points très précis du corps, situés parfois le long de trajets spécifiques (les méridiens) qui parcourent l'ensemble de l’organisme. Grâce à ses vertus de relaxation, d’harmonisation des énergies et de la vitalité, tant sur le plan physique que psychique, l’acupuncture peut favoriser l’arrêt du tabac
Une technique dérivée de l’acupuncture est l’auriculothérapie, qui consiste en l’application d’aiguilles ou signaux électriques au niveau de points spécifiques répartis au niveau des oreilles. L’auriculothérapie a démontré son efficacité dans de nombreux domaines, notamment les situations de dépendance.
Le laser
Apparu récemment, la technique laser repose sur le même principe que l’acupuncture. Il s’agit d’une nouvelle technique de stimulation. Comme l’hypnose et l’acupuncture, faute de données scientifiques, la méthode du laser visant le sevrage tabagique n’est pas validée par la Haute Autorité de Santé.
L’homéopathie
Quelle que soit la stratégie mise en place pour arrêter de fumer, l’homéopathie apparaît comme une solution complémentaire d’aide au sevrage tabagique. Elle permet la prise en charge des symptômes de manque (nervosité, troubles du sommeil, appétit augmenté, etc…) et de prendre en charge le terrain de la personne fumeuse, considérant que tout le monde ne fume pas de la même manière ni pour les mêmes raisons, et que chacun vit individuellement son sevrage. Une consultation auprès d’un médecin homéopathe permet de déterminer un traitement individualisé. Les médicaments homéopathiques sont sans effets secondaires et compatibles avec d’autres traitement en cours tels que les patchs ou substituts oraux. Ils sont sans risque et peuvent participer à la réussite d’un sevrage.