Le Quinquina Rouge
Une écorce qui sait prendre soin de notre santé.
Le quinquina rouge est un petit arbre d’Amérique du Sud dont l’écorce a de grands pouvoirs. Son principe actif, la quinine, est en effet un remède contre les fièvres liées au paludisme. Et même si on lui préfère désormais sa version de synthèse, la quinine naturelle entre encore de nos jours dans la composition d’efficaces solutions de santé.
D’où provient le quinquina rouge ?
Parmi toutes les variétés de quinquina, le rouge est celui qui a la zone de répartition la plus large. On le rencontre le long de la cordillère des Andes, depuis le nord de la Colombie jusqu’à la Bolivie, en passant par l'Équateur et le Pérou. Le quinquina rouge s’épanouit en effet en altitude, entre 600 et 3 000 mètres. On le trouve aussi à 1 000 kilomètres au large de l’Equateur, aux Galapagos, sur les hauteurs de l'île de Santa Cruz où il s'est répandu de façon un peu anarchique. Originellement cultivé en Amérique du Sud, le quinquina rouge a été introduit au XIXème siècle, en Inde et à Java, par les Anglais et les Hollandais.
À quoi ressemble le quinquina rouge ?
Le quinquina rouge, dont le nom latin est Cinchona pubescens Vahl, est un petit arbre qui appartient à la famille des Rubiaceae. Il peut atteindre une dizaine de mètres de haut et son tronc, assez mince, mesure une vingtaine de centimètres de diamètre. On dit qu’il est sempervirent, ce qui signifie toujours vert, car ses feuilles, grandes et opposées, s’épanouissent tout au long de l’année. Ses fleurs sont blanchâtres et disposées en grappes au sommet des rameaux. Ses fruits sont des capsules ellipsoïdales et oblongues. Et son écorce, qui mesure 2 à 6mm d'épaisseur, est gris brunâtre à l’extérieur et d’un brun rouge foncé à l’intérieur. D’où le nom de quinquina rouge.
Le quinquina rouge : un remède quechua à l’origine
Le quinquina rouge était utilisé par les peuples indigènes du Pérou pour soulager certaines fièvres. Ils appelaient ce médicament le “Kina-Kina”, ce qui signifie “écorce des écorces” en langue quechua. Plus tard, au XVIIe siècle, les jésuites missionnaires découvrent à leur tour le quinquina rouge et l’importent en Europe sous le nom de “poudre des Jésuites”. Puis, en 1738, Carl Von Linné baptise l’arbuste du nom scientifique de Cinchona officinalis. Un nom donné en la mémoire de la comtesse de Chinchón, épouse du vice-roi du Pérou, qui fut, dit-on, guérie d’une forme de malaria grâce à l’écorce de quinquina. Il faut attendre 1820 pour que la poudre de quinquina soit analysée et que son principe actif, la quinine, soit découvert.
L’écorce de quinquina rouge : une écorce pleine de vertus
L’écorce du quinquina rouge est riche en alcaloïdes, dont la teneur varie de 5 à 8%. En particulier des alcaloïdes* quinoléiques, dont la quinine et la quinidine. Ces molécules sont connues pour leur action contre les fièvres liées au paludisme. Le principe actif du quinquina rouge, la quinine, a en effet été le premier grand médicament actif contre la malaria. Le quinquina rouge est également un tonique amer, utilisé pour stimuler les sécrétions gastriques et l’appétit. De nos jours, le quinquina rouge est inscrit comme plante médicinale dans la liste A de la pharmacopée. Et la quinine entre dans la composition de médicaments considérés comme “médicaments essentiels” par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
* Les alcaloïdes sont des molécules à bases azotées, très majoritairement d’origine végétale. Leur découverte, à la fin du XIXème siècle, a permis de mettre au point de nombreux médicaments.
Le saviez-vous ?
C’est en prenant des doses infinitésimales de quinquina que Hahnemann, père fondateur de l’homéopathie, a déclaré les symptômes de maladies que cette plante devait guérir. On peut donc dire que c’est grâce au quinquina qu’il a découvert l’un des grands principes de l’homéopathie : la loi de la similitude.