Le Sumac Vénéneux
Le Sumac vénéneux : cette plante allergisante qui porte trop bien son nom.
Le Sumac ne s’appelle pas vénéneux par hasard. Feuilles, tiges, racines : tout en lui est irritant. Il est déconseillé de le toucher et même de le brûler, car l’inhalation de la fumée pourrait endommager les poumons. Et pourtant, malgré tout ça, le Sumac vénéneux peut être transformé en solution de santé.
Où pousse le Sumac vénéneux ?
Le Sumac vénéneux, dont le nom latin est Toxicodendron pubescens Mill. ou Rhus Toxicodendron L., est une plante originaire d’Amérique du Nord et plus particulièrement de Virginie et du Canada. Il pousse à l’état sauvage dans une grande partie du continent nord américain et on le rencontre également en Amérique du Sud et en Asie. Le Sumac vénéneux est aussi appelé “lierre empoisonné”, “poison ivy” ou “poison sumac”. Autant de noms qui disent tous la même chose : attention danger ! Sa sève peut en effet provoquer de sévères réactions allergiques, appelées dermatites de contact. Et attention aux rares spécimens acclimatés en Europe, ils sont tout aussi allergisants.
Comment reconnaître le Sumac vénéneux ?
Liane de la famille des Anacardiaceae, le Sumac vénéneux se présente sous diverses formes. Il peut, comme le fait le lierre, s’accrocher à une surface, ou bien pousser sous la forme d’un buisson, ou encore se développer en rampant. Le Sumac vénéneux possède des rameaux fins, couverts de poils duveteux ou cotonneux. Ses feuilles, qui sont vertes en été et rouges en automne, vont toujours par groupes de trois. Ses fleurs, qui mesurent 3mm de long, sont de couleur verdâtre. Et ses baies, qu’il ne faut absolument pas consommer, sont blanches ou gris clair.
Le Sumac : vénéneux comme son nom l’indique !
Lorsqu’on le touche ou qu’on s'y frotte, le Sumac vénéneux provoque une réaction allergique extrêmement irritante. C’est ce que les médecins appellent une dermatite de contact. Et cela peut provoquer, dans les cas graves, des lésions bulleuses qui risquent de se surinfecter. Le responsable est une résine, aussi appelée urushiol. Donc attention : danger ! Et danger aussi si on brûle le Sumac vénéneux car la fumée dégagée, elle aussi très toxique, peut endommager les poumons. Mais, bizarrement, seul l’être humain est allergique. Les oiseaux, eux, se régalent des fruits du Sumac vénéneux et certains herbivores, dont le bétail, consomment ses feuilles sans soucis.
Des principes actifs utiles aux laboratoires
Toxicodendron pubescens Mill. est inscrit à la Pharmacopée européenne. Il renferme essentiellement des phénols allergisants de type urushiol. Leur teneur est de 3,3% dans les feuilles et de 1,6% dans les branches et les brindilles. Le Sumac vénéneux contient également des flavonoïdes* : myricétine, quercétine, kaempférol et fisétine ainsi que des tanins, en particulier l’acide gallotannique. Les laboratoires pharmaceutiques utilisent les jeunes rameaux lorsqu’ils sont en feuilles. Pour qu’ils soient le plus riche en principes actifs, il est préférable de les cueillir à la fin du mois d’août ou au début de l’automne et de préférence dans des lieux humides.
* “Les flavonoïdes sont des substances présentes dans les plantes. Ils sont à l’origine des teintes brunes, rouges et bleues des fleurs et des fruits.”(1)
Le saviez-vous ?
L’une des pires adversaires de Batman porte le nom anglais du Sumac vénéneux : “Poison Ivy”. En effet, cette criminelle de Gotham City, autrefois botaniste et biochimiste, a été empoisonnée par des injections de toxines végétales, dont des toxines de Sumac vénéneux. Ce qui l’a rendu folle et très méchante.